Guinée Bissau, une dynamique économique retrouvée après la pandémie de la Covid-19
La Guinée-Bissau a retrouvé sa dynamique économique d’avant la COVID-19 avec une croissance du PIB réel estimée à 6,4 % en 2021 après 1,5 % un an plus tôt. La stabilité politique observée et la volonté des autorités de mettre la bonne gouvernance et la restauration de la sécurité au cœur des différentes politiques permettent à la Guinée-Bissau d’offrir de nouvelles perspectives à son économie en s’appuyant sur le potentiel important du secteur minier. Ainsi, des réformes sont menées pour aider le pays à atteindre les objectifs du plan national de développement, la vision Guinée-Bissau 2025. Il s’agit de réformes s’appuyant sur quatre axes moteurs de croissance: l’agriculture et l’agro-industrie, la pêche, le tourisme et les mines.
Une situation économique encourageante
A l’instar des autres pays de la zone UEMOA, l’économie bissau-guinéenne a ralenti en 2020 avec un taux de croissance de 1,5% après avoir enregistré cinq années consécutives de croissance soutenue (4,8 % en moyenne sur 2015-2019). Ce ralentissement s’explique par l’effondrement des prix de la noix de cajou, des investissements directs étrangers bien plus faibles que les années précédentes et l’impact de mesures de confinement sur la consommation et l’investissement, aggravés par d’importantes inondations.
En 2021, la reprise de l’activité économique a été effective en Guinée-Bissau avec une croissance du PIB réel estimée à 6,4 %. La croissance de l’économie de la Guinée-Bissau devrait se consolider en 2022 avec un taux de croissance réel du PIB attendu de 4,6%, ce qui révèle des perspectives économiques prometteuses.
En outre, le pays a réalisé des progrès sur le plan du développement humain. La valeur de l’Indice de Développement Humain (IDH) de la Guinée-Bissau était de 0,48 en 2019, positionnant ainsi le pays à la 175 ème place sur 189 pays. Entre 2009 et 2019, la valeur de l’IDH de la Guinée-Bissau est passée de 0,42 à 0,48, soit une progression de 14,3%.
Une création de richesse portée par le secteur tertiaire
La composition du PIB de la Guinée-Bissau révèle que le secteur tertiaire est la première source de création de richesse du pays. Ce secteur a représenté à lui seul 48,0 % du PIB en 2021 soit une augmentation de 2,9 points par rapport à 2015.
Après avoir connu une croissance de +6,4 % en 2021, le secteur tertiaire devrait progresser de +5,3 % en 2022. Cette progression s’explique par la hausse attendue de l’activité dans le secteur commercial, l’hôtellerie et le transport en lien avec la maîtrise de la crise sanitaire actuelle. Dans le domaine des télécommunications, le financement de la Banque mondiale pour doter le pays d’infrastructures en fibre optique sera un atout considérable.
S’agissant du secteur primaire, sa contribution à la formation du PIB a diminué entre 2017 et 2021, passant de 36,4 % à 34,5 %, soit une baisse de 1,9 points. Toutefois, le secteur primaire a connu une croissance de 3,2 % en 2020 après 5,3 % en 2019. Ce ralentissement
s’explique par les grandes inondations qui ont touché le pays et surtout par les effets de la pandémie de la COVID-19. En effet, la fermeture des frontières ainsi que la restriction du trafic ont retardé le lancement de la saison de la noix de cajou en 2020, ce qui a fortement impacté le secteur agricole qui emploie 70 % de la main d’œuvre. En 2021, la croissance de l’activité s’est accélérée dans le secteur primaire avec une croissance estimée à 5,4%.
Quant à la contribution du secteur secondaire à la formation du PIB, elle serait de 12,7% en 2021 en hausse de 0,2 point par rapport à 2020. Le secteur secondaire a été dynamique au cours de ces trois dernières années en lien avec les performances du sous-secteur de
l’énergie. Il a progressé de +5,7% et de +1,1% respectivement en 2021 et 2020 après un repli de 0,1 % en 2019.
Plan de développement national et perspectives économiques
La Guinée-Bissau a adopté en 2015 un nouveau cadre de référence de sa politique de
développement pour la prochaine décennie : la vision Guinée-Bissau en 2025. Connu sous
le nom de « Terra Ranka », ce plan a comme principaux objectifs la croissance et
l’émergence d’une économie diversifiée, la restauration de la sécurité et la bonne
gouvernance.
Quant à la vision Guinée-Bissau 2025, elle consiste en « Une Guinée-Bissau positive,
politiquement stabilisée par le développement inclusif, la bonne gouvernance et la
préservation de la biodiversité ».
Le plan « Terra Ranka » s’appuie sur quatre axes moteurs de croissance : l’agriculture et l’agro-industrie, la pêche, le tourisme et les mines.
De façon plus spécifique, sur la période 2021-2025, les principaux objectifs poursuivis sont :
– Réaliser un taux de croissance économique de 5,4% en moyenne par an ;
– Améliorer le recouvrement des recettes fiscales pour réaliser un taux de pression fiscale moyen de 9,8 % ;
– Contenir l’encours de la dette à 33 % du PIB en moyenne sur la période ;
– Poursuivre la maîtrise de la masse salariale afin de réduire progressivement le ratio par rapport aux recettes fiscales pour le situer à 48,7 % en moyenne.
Pour plus d’informations sur la situation économique de la Guinée Bissau, téléchargez la note d’information du pays élaborée par l’UMOA-Titres.
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